La liberté
"La liberté, c'est un travail long et pénible"... Or "les révolutions doivent être faites par des gens libres", faute de quoi ce sont les larmes et le sang qui sont au pouvoir. Formellement libéré d'un régime totalitaire, l'homo sovieticus persiste et se renforce, notoirement consolidé par de nouveaux régimes autoritaires développant une mentalité d'assiégés, et régnant par la puissance des armées et des religions nationales.
Le mal
"On aimerait que le mal soit une chose simple : Beria, Staline... Mais le mal est quelque chose de plus diffus, d'éparpillé en chacun de nous. C'est pour cela que j'écris [...] pour que chacun cherche en lui-même sa part d'humanité et apprenne à la préserver. Ce sont des choix de chacun à chaque instant"...
Une portée métaphysique ?
Svetlana Alexievitch estime que c'est une dimension essentielle de son oeuvre. "Je mets les gens devant un gouffre : qui sont-ils ? Qu'ont-ils fait ? C'est à ces questions qu'ils répondent."
LECTURE...
A l'évidence, la pensée de Svetlana Alexievitch porte le poids de tout une époque. Dans sa philosophie pratique, la liberté n'est pas une donnée immédiate - ou bien pourrait-on peut-être dire plus justement que le donné immédiat de la liberté nécessite d'être repris socialement et politiquement, et transformé. La liberté est à l'épreuve de la durée, de l'interlocution, de l'interpersonnel, et sa dimension collective a besoin d'être expérimentée pour autant qu'elle est vécue. En tant qu'expérience, elle ne cesse jamais d'être une expérience, ne quittant à aucun moment, ou qu'en apparence, le rivage du risque.
Si peu sartrienne qu'elle semble, par conséquent, dans son approche de la liberté, il est d'autant plus frappant qu'elle rejoigne l'auteur de L’être et le néant dans sa compréhension de la dimension métaphysique de l'homme, constitutive le l'être de l'homme en tant qu'être indéfectiblement moral.
____________________________
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire