Quel est l'avenir de l'homme ? Il tient moins estime-t-il aux moyens techniques, qui sont considérables, que dans la réponse à la question : Comment allons-nous utiliser ces moyens techniques qui sont désormais à notre disposition ? s'interrogeait Jean Claude Ameisen dans un entretien accordé à Sciences et avenir en décembre 2014. Estimant que tout dépend désormains de la place faite à l'hommes à propos de ces techniques, à chaque homme, à chacun d'entre nous.
Replongeant dans Darwin, Jean Claude Ameisen redécouvre, explique-t-il dans Le Monde, combien "le passé, la profondeur de temps [...] est un élément indispensable pour comprendre le présent.' Ajoutant : "Pour comprendre ce qui nous entoure, il faut que le passé fasse partie de notre regard". "Ce que nous pouvons préserver, ajoute-t-il, ce n'est pas l'état actuel de l'univers du vivant : c'est sa capacité à se renouveler et à nous permettre de vivre."
L'avenir de la nature / la question de l'homme ?
Difficile de résumer les conclusions auxquelles veut nous amener Jean Claude Ameisen sans le citer un peu longuement :
Je pense que la question essentielle n'est pas celle de l'avenir de "la nature" en tant que telle. La nature s'en est très bien tirée pendant 3,5 à 4 milliards d'années sans nous et elle continuerait à s'entirer très bien sans nous. [] Mais la nature nous a donné naissance, nous en faisons partie, nous y vivons et nous en vivons. [] Nous devrions remettre le bien-être de l'humanité au centre de nos réflexions sur la nature. [] Le changement climatique est une menace grave. Mais il n'est qu'un des nombreux symptômes des dégradations de l'environnement planétaire que causent nos modes de vie.[] Focaliser la préoccupation écologique sur le seul réchauffement climatique risque de nous détourner des efforts indispensables pour protéger la santé humaine, réduire les inégalités et préserver notre environnement.[] Non seulement notre mode de développement économique et social n'est pas durable pour les générations futures, mais il est aussi de plus en plus inéquitable pour les générations présentes.
