" Dans nos démocraties contemporaines, [...] le pouvoir passe souvent pour être introuvable, et les gouvernants se voient régulièrement soupçonnés de n’être que les pantins des « vrais » puissants, les marionnettes de forces situées en dehors de tout contrôle populaire. En même temps, chacun a plus ou moins conscience que le propre de la démocratie, c’est de faire en sorte que le pouvoir soit partout et nulle part, qu'on ne puisse mettre la main dessus, qu'il n'appartienne à personne, et surtout pas à ceux qui l'exercent, bref qu’il soit même ce que le philosophe Claude Lefort nommait un « lieu vide » (Essais sur le politique, Seuil, 1986).:
La démocratie moderne est le seul régime à signifier l’écart du symbolique et du réel avec la notion d’un pouvoir dont nul, prince ou petit nombre, ne saurait s’emparer ; là où se profile un lieu vide, il n’y a pas de conjonction possible entre le pouvoir, la loi et le savoir (…) ; l’être du social se dérobe ou, à mieux dire, se donne dans la forme d’un questionnement interminable
" Parce qu'il n'est jamais là où l'on croit, le pouvoir déçoit forcément. Mais pour demeurer démocratique, il lui faut échapper à tous... Ce paradoxe concentre beaucoup des questions qui enflamment nos débats politiques les plus contemporains. Il nourrira aussi les réflexions d'un Forum Philo qui permettra à des auteurs d'horizons divers de dialoguer avec un large public, dans la tradition de pédagogie et de partage qui anime cette manifestation depuis bientôt trois décennies."
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