Admettons qu'une victoire puisse être le rendez-vous de l'horreur et du courage. Passe pour l'horreur, elle est manifeste : mais où est ici le courage ? Quel héroïsme y-a-t-il à larguer de 9.450 mètres d'altitude une charge nucléaire sur des populations civiles ?
Ni courage donc, ni héroïsme : reste le soulagement du 14 août devant la fin du chaos mondial.... Et l'élection du crime de guerre comme moyen de répondre au crime de guerre. Deuil et soulagement, intimement mêlés Soulagement et deuil.
Le monde est ce qu'il est, c'est-à-dire peu de chose. C'est ce que chacun sait depuis hier grâce au formidable concert que la radio, les journaux et les agences d'information viennent de déclencher au sujet de la bombe atomique...
Intéressant dans ces circonstances de lire ou de relire le texte particulièrement fort d'Albert Camus figurant en éditorial du journal Combat, sorti depuis peu de la clandestinité, en date du 8 août 1945. Une des rares réactions à la hauteur de l'événement. La "hauteur" étant ici élévation de pensée.
"Il est permis de penser qu'il y a quelque indécence à célébrer ainsi une découverte qui se met d'abord au service de la plus formidable rage de destructiondont l'homme ait fait preuve depuis des siècles....
Il faut lire le texte dans son intégralité : on trouvera les liens ci-dessous.
____________________________
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire