Moi, je crois (bêtement) en dernier ressort et surtout quand je vois les radeaux qui affluent vers nos côtes européennes, que l'Utopie habite le monde des personnes qui y croient jusqu'à en mourir. On dit de ces gens-là qu'ils n'ont plus rien à perdre. « Je ne suis rien, je n'ai rien » mais je suis un héros de l'irrémédiable souci de l'homme de se construire un avenir. Voit-on cela magnifié par les médias? Ce qui importe pour les hommes politiques et les citoyens de notre France, c'est la place que ces naufragés vont finalement occuper. De suite on les oppose aux difficultés réelles de notre pays ( le chômage, la misère aidée ou pas, l'inflation du communautarisme ).
L'utopie a quitté nos contrées du nord de l'Europe constituées d’États-nations pour être fallacieusement remplacé par la réalité et l'orientation des logiciels. A Catane en Sicile des milliers de réfugiés sont aidés et soignés où ils retrouvent un semblant de dignité .D'autres y sont enterrés. Ceux qui ont survécu apprennent qu'ils sont indésirables car à Catane ne fleurit pas l'opulence. Ils n'ont cure de la Sicile. Ils veulent du Nord.Mais au Nord c'est quoi ?
Des gens bien informés crient « Il faut faire quelque chose pour ces damnés de la terre » et puis « c'est une honte pour l'Europe si on ne fait rien ! ». Ils oublient que c'est eux qui ont détruit ces pays et que c'est les autres qui devront en supporter les conséquences. Alors reconstruisons leurs pays puisque nous sommes riches. Nous allons bien au Népal pour aider à soigner et rebâtir. Donnons-nous les moyens pour que la richesse circule et se pérennise dans ces pays du Sud.
Aubia
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L'Utopie de More ou le "cauchemar climatisé" d'une dystopie caractérisée que l'on se réjouira de voir mise à mal par Rabelais quelques années plus tard.
RépondreSupprimerCette "Utopie" est-elle compréhensible si l'on y voit autre chose qu'une puissante méditation de Platon ? Le contre-sens serait d'en faire un programme... et là, c'est vrai, ça mène loin.
SupprimerA la lumière de Platon, je la lis aussi comme la peinture d'un idéal inaccessible - "céleste" en quelque sorte - un "modèle" abstrait qui aimanterait nos efforts. Mais gare à celui qui singerait l'exemplaire, en imaginant qu'il peut en faire davantage qu'une mauvaise réplique. Aussi peut-on lire Thomas More sous l'angle paradoxal d'une mise en garde contre la tentation de relever les plans de la cité céleste pour en instaurer matériellement, platement une illusoire copie sur cette terre.
C'est pourquoi Rabelais a raison d'opposer le rire à cette dangereuse méprise.