lundi 2 juin 2014

Simone Weil, vers une christianisme authentique ?

 @ Raùl
Je commence par la référence à Augustin. Pour le théologien d'Hippone, en effet, l'oeuvre divine, pas plus que Dieu lui-même, n'est sujette à changement. Ce qui est manifesté en Christ, par conséquent, est déjà manifesté en Moïse, en Noé, en Adam... (Voir Augustin, Sermon 1 Contre les Manichéens, sur la correspondance du début de la Genèse et du prologue de Jean.) On retrouvera le même fil théologique chez Calvin nommément : il n'y a pas de différence de nature entre l'économie de l'alliance mosaïque, et cette de l'alliance en Christ - seulement des différences de modalités.

En ce qui concerne votre premier point (qui nous ramène au cours), je ne suis pas sûr que la signification éclatante que Simone Weil accorde au Christ aille tout à fait dans le même sens. D'un côté, en effet, elle reconnaît au Christ une signification pour toute l'histoire des hommes, toute l'humanité ; mais de l'autre côté, la place du judaïsme dans sa réflexion, autant que je sache, est faible, voire inexistante - et même négative. Ce qui est certain, en tout cas, c'est qu'elle ne réfléchit jamais depuis l'intérieur du judaïsme, auquel ni son éducation ni ses propres recherches ne l'ont introduite.
Pour faire bref, je serais volontiers d'accord avec la proposition, selon laquelle Simone Weil est en quête d'un christianisme authentique et originaire, Par contre, ou je me trompe, ou on ne la voit pas préoccupée de faire le tri à l'intérieur de l'argumentaire médiéval et tridentin. Ce qui l'intéresserait, me semble-t-il, est de comprendre comment la sagesse du Christ, la sagesse de la Grèce et la sagesse de l'hindouisme sont l'unique sagesse : tout se passe comme si elle s'employait, Calvin à en rassembler les témoignages...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire