En écho à François Jullien et à Charles Taylor, Jean-Marc Parodi lit Pierre ROSANVALLON,.La société des égaux, chapitre V (*)
L’égalité des singularités, loin de reposer sur le projet d’une mêmeté, implique au contraire que chaque individu se manifeste par ce qui lui est propre. Le fait de la diversité est dans ce cas l’étalon de l’égalité. Celle-ci signifie que chacun peut trouver sa voie et devenir le maître de son histoire, que chacun est pareillement unique. (p. 359)
Cette forme d’égalité définit un type de société dont le mode
de composition n’est ni celui de l’universalisme abstrait ni
celui du communautarisme identitaire, mais celui d’une construction
et d’une reconnaissance dynamiques des particularités. (p.360)
Ce basculement à des implications considérables : c’est à
partir de ce qu’ils ont en eux de spécifique que les individus
veulent dorénavant faire société. La valorisation de la
singularité a donc une dimension immédiatement sociale et fonde
l’attente d’une réciprocité, d’une reconnaissance mutuelle.
Comment être semblables et singuliers, égaux et différents, égaux
sous certains rapports et inégaux sous d’autres ? Ce sont les
questions de notre époque » (p.397)
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(*) Pierre Rosanvallon, La société des égaux, Paris, Editions du Seuil, 2011, 428 p.__________________
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