C'est peut-être en effet un bon tour d'horizon des questions que se pose le spectateur et des réponses qu'il esquisse spontanément, en compagnie d'un acteur de Mai 68 et de la construction européenne, contemporain de Charlie Hebdo. L'entretien commence vers la 4e minute.
A quels niveaux d'élaboration ce discours renvoi-il ? On distinguera (vers la 30e minute), une différence marquée entre les actions djihadistes et la guerre."Si on ne fait pas la différence entre la légitime défense contre le terrorisme et la guerre, on va se tromper."
Les paradoxes du pré-philosophique
Voir ou revoir cette émission nous procure donc l'occasion d'évaluer les relations existant entre le discours politique ou citoyen de tout-un chacun et la tentative d'élaboration philosophique qui peut en être faite. D'une manière générale, quel que soit le niveau d'élaboration d'un discours sur des événements contemporains, il est intéressant de repérer les tentatives critiques et les notations pré-critiques qui l'habitent et l'animent : toutes les deux ont une fonction dans le langage courant, et ces fonctions ne peuvent ni se confondre ni s'échanger.
Si la philosophie s'emploie à élaborer un discours critique, ce n'est pas en effet pour rejeter tout autre discours dans l'inexistence. Elle peut être contrainte il est vrai - mais c'est autre chose - de s'élever contre la prétention de certains discours pré-philosophiques à se parer d'un masque critique.
Du pré-politique au politique
Il faudrait revoir comment Hannah Arendt parle du pré-philosophique. Il me semble que pour elle, à l'exemple de la philosophie grecque antique, ce sont les paradoxes du pré-philosophique qui servent de point d'appui à la pensée, notamment pour élaborer une philosophie politique.
C'est dans l'enchevêtrement en effet des significations esquissées dans la sphère privée que peuvent se tisser, dans l'ordre politique, un discours présidant à l'action, dépassant ces contradictions sans les anéantir.
____________________________
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire