dimanche 6 juillet 2014

La parole, pouvoir d'autrui sur moi


Ce qui m'étonne à lire sur moi et autrui, sur la "communication" (Robert Maggiori, "La rencontre d'autrui" in Philosopher, R. Laffont, Bouquins) c'est que si autrui est indispensable à l'émergence de l'ego, on en fasse ensuite l'objet indispensable et comme naturellement positif de ma vie et de mes relations. Tout cela pour courir jusqu'à la relation amoureuse, comme si autrui n'était que porteur de valeurs positives.

A croire qu'il y a là une morale sous-jacente qui ferait d'autrui  la part nécessaire et indistinctement obligatoire de ma vie (l'indistinction de "aimez-vous les uns les autres", d'une fraternité de principe qui n'énonce aucune condition mais va se les créer pour le meilleur ou pour le pire et que seule la loi règlera, bien ou mal, ou pas).

Une chose m'est revenue dans ce rapport avec l'autre: je me suis toujours étonné de l'obligation qui nous est faite de répondre à l'interpellation d'autrui, quand bien même il nous répugnerait de le faire, soit ce pouvoir qu'a autrui sur moi par la parole.

Et je pourrais parler non seulement de la parole de l'autre qui m'interpelle, mais de tout ce qui tend à communiquer avec moi ou me communiquer quelque chose et que je pourrais dénoncer comme m' agressant, m'étouffant, m'ôtant à moi-même, tels que les messages publicitaires, etc.

Je pense que là j'arriverais à Sartre sauf erreur.... mais je m'avance en terrain inconnu. S'il a bien écrit que l'enfer c'était les autres, il n'en a pas moins soutenu des luttes sociales, comme Foucault qu'on avait soupçonné de droitisation néolibérale ou, plus antérieurement, un Voltaire, châtelain intervenant dans l'affaire Calas (et autres).

Bon, peut-être je m'égare, je ne sais.

PERMI4
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  • Voir une récapitulation des billets parus en 2014 sur le thème "La parole, pouvoir d'autrui sur moi" : Lien
  • Présentation de Philosopher, de Robert Maggiori et Christian Delacampagne, dans la collection Bouquins : Lien

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