Je me demande si, sur un point particlulier au moins, la critique d'Alban Bensa, telle qu'en rend compte Pierre Hébrard, envers Claude Lévi-Strauss est bien fondée.
- Lévi-Strauss,
a conscience que voir dans les "Primitifs" des "peuples sans histoire"
relève d'une vision erronée, qui reflète uniquement l'ignorance où nous
sommes de cette histoire.
En conséquence, la méthode quasi statigraphique qu'il emploie, pour analyser structuralement les "arrangements" linguistiques, mythologiques, familiaux etc. des groupes humains qu'il rencontre, permet de lever l'obstacle, suggérant par là-même l'épaisseur historique des processus qui ont abouti à ce que nous constatons à l'instant T.
Certes, on peut regretter, après coup, qu'une enquête complémentaire n'ait pas tenté de reconstituer, à ce propos, des enchaînements d'événements qui auraient figuré, pour nous, des éléments d'histoire. - Mais cela conduit à un autre point, qui soulève des questions analogues. Devant les conditions limites d'interprétation des langues indigènes auxquelles se heurtaient les enquêteurs, les méthodes de CLS permettaient de passer l'obstacle d'un déficit en récits autochtones autorisés.
- Par
ailleurs Claude Lévi-Strauss, dans un chapitre de son oeuvre dont je
n'ai pas gardé la référence, soulève bien la question de la parole issue
du groupe étudié. Il en note la nette insuffisance, dans
l'impossibilité où elle selon lui est de traduire "l'inconscient" des
arrangements structurant la société.
- Enfin les dernières pages d'Anthropologie Structurale I sont consacrées à élucider la notion de structure en ethnologie, l'auteur insistant avec force sur le fait que l'analyse structurale est un outil qui appartient à l'analyste, et ne se trouve pas comme telle dans la réalité étudiée.
Alain Bensa, sa page personnelle sur le site de l'IRIS : Lien
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire