mardi 3 juin 2014

'Pardonner ?' de Vladimir Jankélévitch

Pardonner ? Le geste très fort de Vladimir Jankélévitch nous permet de négliger les objections qui ont pu lui être faites, mais dont un certain nombre est fondé :
  • Il n'est pas exact par exemple qu'aucune voix allemande ne se soit fait entendre après la guerre contre le nazisme : on pense à Heinrich Böll, à Thomas Mann, à Christa Wolf, à Bertholt Brecht, à Karl Barth, à l'Ecole de Frankfort (Adorno, Marcuse, Habermass), à Thomas Berhard (Autriche), à Karl Jaspers : celui-ci prononce en 1945, à Heidelberg, une série de conférences sur La culpabilité allemande, publiées en France en 1948...
  • Mais à l'inverse, un grand silence, stupéfiant, de la part de Heidegger, des Eglises collaborationnistes catholiques et protestantes, du Vatican... Or c'est des formes d'organisation "morales" ou religieuses qu'aurait pu émaner un courant formulant une demande de pardon, une parole d'empathie... mais rien !
  • Enfin et surtout, aucun remords n'affleure durant les hallucinants procès de Nuremberg !
Il est nécessaire aussi de se rappeler que "Réconciliation" fut le mot d'ordre de l'après guerre, de part et d'autre du Rhin. Mais dès lors, on parlait des actes de guerre, non de l'extermination de masse.
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  • Une lecture de L'Imprescriptible, de Vladimir Jankélévitch : Lien
  • Le site dédié à Vladimir Jankélévitch : Lien

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