lundi 2 juin 2014

La violence et le droit

@ Elise Lamy_Rested - Violence et pensée

Je me demande si une certaine dérive du mot violence n'entraîne pas, parfois, certaines confusions dans la pensée.
  • Cicéron oppose la force (vis) au droit (jus) : il semble que l'usage de ce binôme dispense de mettre en avant un concept plus spécifique, qui affaiblirait l'énergie démonstrative. De plus l'idée de "violence légitime", que vous pointez, apparaît alors comme peu audible.
  • Le grec bias dénote plus facilement un excès, mais bias, le mouvement vital, l'excès de vitalité, reste proche de bios, la vie. Mais la notion reste également proche de contrainte, contraindre (biazô). La encore, la symétrie n'est pas possible : contraindre l'autre à ne pas me contraindre, ça ne fonctionne pas bien.
  • En sanskrit, la racine ji connote la victoire, la force prépondérante, l'idée de l'emporter. Remarque analogue.
En somme je répugne à cet effet de miroir où l'on parle d'une certaine forme de violence, opposée à une autre forme de violence. Comment se défendre alors de l'effet nihiliste du zéro partout ?  Je me demande si la suggestion de Cicéron, de garder la considération de la violence dans son rapport au droit, n'a pas une signification importante, même et surtout de nos jours. Considérer toujours la violence dans un rapport inégalitaire, comme le suggèrent nos sources, aurait-il perdu toute pertinence ?

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