mardi 3 juin 2014

Deleuze, la 'répétition', une catégorie empruntée à la biologie ?

Dans quel climat Deleuze opère-t-il, rédigeant Différence et répétition ?

Les références foisonnent, mais je pense à l'univers de la biologie, aux théories de l'évolution des espèces, schéma devenu très puissant à partir de la moitié du XIX e siècle. Mais il apparaît que les bases de la réflexion sont différentes..
  • "Après la réception, le 18 juin 1858, d’un manuscrit d’Alfred Russel Wallace (1823-1913), lit-on dans Wikipédia, (article Darwin) intitulé Sur la tendance des variétés à se démarquer indéfiniment du type original"... Darwin va organiser une synthèse de ses connaissances qui aboutira à son livre phare sur L'Origine des espèces... Il serait peut-être intéressant de chercher dès-lors chez Wallace quelle idée il se fait de cette "tendance" à  la "démarquation du type" ?
  • Mais "chez Darwin, selon le même article, l’origine des variations et de leur transmission de génération en génération sont inexpliquées. Il considère que les variations sont spontanées. La génétique n’existe pas encore, et avec elle la notion de mutation. Cette variation n’est pas mise en rapport avec une des spécificités des êtres vivants, à savoir leur individualité."
Un peu au hasard, j'ouvre Jean Rostand, qui dans L'Homme (1940) consacre un chapitre à "La diversté humaine". "A tous égards, l'homme diffère de l'homme", écrit-il. Et il cite en exergue une formule d'Aristote : "La nature, en faisant les hommes ce qu'ils sont, a mis entre eux des différences profondes." Et dans Ce que je crois (1954) : "Des deux problèmes de l'adaptation et de la variation évolutive, c'est au deuxième que je donne le pas dans mes incertitudes."...

Ce "A TOUS EGARDS, L'HOMME DIFFERE DE L'HOMME" me paraît assez fort pour qu'on admette l'empreinte des sciences du vivant sur la pensée en recherche au milieu du XXe siècle ?

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