mercredi 4 juin 2014

Jiddu Krishnamurti et la tradition védantique

@ Sylvie - Krishnamurti

Comment "concilier l'étude du problème de la philosophie à l'épreuve de la violence avec le questionnement suscité par Jiddu Krishnamurti" ?

Tentons de mettre de l'ordre dans nos pensées.
  • Krishnamurti n'a jamais accepté le titre de philosophe et en toute rigueur, au sens de la philosophie occidentale, K. n'est pas positivement philosophe.
  • Il a un rapport critique à toute "voie", à toute "méthode", à toute "méditation" et à tout maître qui le met en dehors de yoga, Ch'an, Zen... Mais n'est-ce pas plutôt un rejet permanent de la "théosophie" de sa jeunesse ?
  • L'enseignement de Krishnamurti semble converger vers une prise de conscience déliée du temps, instantanée (et par là comparable au "sublitisme" ch'an) de la vacuité de l'esprit, et simultanément de la non-dualité de l'observateur et de l'observé, de l'homme et du monde. Est-il pour autant védantiste, comme son contemporain Nisargadatta Maharaj par exemple, chez qui on pourrait trouver un semblable point d'ancrage ? Quoique Krishnamurti rejette toute médiation, tout "guru", à la réflexion il n'y a aucune raison de séparer absolument sa pensée de la tradition hindouiste où il a vu le jour. La "théosophie" d'Annie Besant, qui a pris le relais, étant en quelque sorte une greffe coloniale sur le tronc de l'hindouisme. Lorsque Krishnamurti quitte la "théosophie", il retrouve donc une liberté d'agir qui ne le coupe pas pour autant de ses racines hindouistes. L'admettre, me semble-t-il, permettrait de mieux de cerner l'originalité de Krishnamurti, en mesurant les distances qu'il prend par rapport au vedanta de son temps.
  • Selon la tradition védantique, donc, Krishnamurti incite l'individu à un décentrement de la perception, expérience à implications éthiques et métaphysiques, qu'il invite à pérenniser. Une telle expérience crée le sentiment d'être libéré de la violence... Libération réelle ? Libération du poids de la violence sur la  conscience ?
  • Parlons donc de KRISHNAMURTI comme d'un sage ou d'un philosophe, gardant à l'esprit la définition soulignée par Pierre Hadot de la philosophie antique comme choix d'un mode de vie, avec implications dans la pensée.
Une approche très rapide, mais qui me semble intéressante sur Krisnamurti : Lien

Sur Nisargadatta Maharaj : Lien

2 commentaires:

  1. Bonjour, je vois comme très souvent que la compréhension de Krishnamurti est superficielle. Si notre maison brûlait, nous ne chercherions pas des explications à l'incendie mais nous prendrions les moyens de nous sauver le plus vite possible. Ne serait-ce que de discuter du titre de philosophe dû ou non à Krishnamurti prouve que nous n'avons pas compris combien notre situation est désastreuse : les apparences sont sauves - nos conditions de vie sont physiquement, économiquement et socialement confortables - mais derrière se cache une grande misère dont cherche à nous faire prendre conscience Krishnamurti.
    Dans la même ligne, l'article évoque les influences qui ont pu déterminer Krishnamurti à rejeter toute autorité. Là encore, l'approche est biaisée puisque le coeur même du message de Krishnamurti n'est pas pris en compte : il nous appelle à nous libérer de nos conditionnements et témoigne par sa propre vie qu'une telle libération est possible et amène une plénitude de vie. Est-ce inconcevable ? Dans ce cas, qu'on le dise ouvertement (et qu'on le prouve de manière irréfutable) ; par contre, si c'est concevable, alors tous les raisonnements qui cherchent à expliquer le présent par le passé sont caducs.

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  2. Il y a certainement plusieurs façons de chercher à connaître Krishnamurti. Et ensuite on a le choix entre n'en pas parler, en parler en spécialiste (si l'on est spécialiste), ou tenter de traduire en questions, en propositions, en approches prudentes ce que l'on croit avoir compris.

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